J’ai beau dire que le pire est toujours à venir dans un océan d’huile, j’ai quand même un peu de mal à supporter ce pire, lorsqu’il arrive tel un trente huit tonnes dans un mur.
Après avoir résisté à une campagne électorale,
Après avoir refermé la porte derrière un cancer qui m’avait laissé complètement ko et sonnée, parce que superwoman (sans son short à paillettes ni bottes argentées) s’est sentie vulnérable,
Après avoir surmonté l’épreuve du handicap et cinq mois passés chez les « cabossés de la vie »,
Je me disais que j’allais aborder une belle et douce nouvelle année, forte de toutes ces épreuves là. J’y croyais.
Oui mais voilà, la vie réserve souvent des surprises, ou si vous préférez, y’a des petits grains de sable qui viennent enrayer les plus beaux rêves.
J’avais envie, d’entendre encore et toujours les babillages de ma petite princesse qui courait en ouvrant ses bras lorsque j’arrivais,
Je souriais en pensant aux retrouvailles avec mon surfeur aux prochaines vacances scolaires ….
Mais en l’espace de quelques minutes mon château, devenu sable, fut balayé par une lame de fond juste avant noël.
Comment dire, comment vous dire que les mots m’ont manqué pour vous expliquer que je devais ouvrir une parenthèse « marmotte » durant quelques mois.
Je n’ai pas su dire, alors le silence s’est installé…
Après avoir eu envie de cogner dans les murs, de donner des coups de pieds dans la porte,
Après avoir serré les dents et douté, j’ai décidé de faire face, une fois encore.
J’ai eu la chance, non, j’ai eu le bonheur, d’être entourée, chouchoutée, aimée, accompagnée par mes proches, mes cops, les équipes médicales et Anny, présente au quotidien. Pourtant, ce fut difficile, et ça le reste encore aujourd’hui.
J’ai mené une bataille, difficile, éprouvante et forcément injuste, et vous savez quoi ? Je viens de gagner la première manche, et suis bien décidée à ne pas me gâcher la vie avec Monsieur Damoclès et son épée au dessus de ma tête pendant 5 ans !
Maintenant ? C’est la promotion du livre « envoyés sur les roses » (sympa mon éditeur, il a attendu), dont une partie des droits d’auteur sera versée à la Ligue contre le cancer.
Mon quotidien ? C’est le bouclage « des cabossés de la vie », un livre sur les 4 mois à Gassies, parmi les copains handicapés.
Ecrire ? Bien sur ! Un nouveau manuscrit, bien avancé sur le cancer, écrit à 4 mains avec Anny : optimisme et dérision au rendez vous, en doutiez-vous ?
Demain ? Ce sera un nouveau départ vers de nouveaux projets, professionnel, politique et associatif, parce que je rebondis toujours après la chute.
Maintenant ? Durant quelques jours, c’est encore repos, et je reviens tout vite, promis, juré, craché, non pas craché.
Si d’ici là, l’AGIDECA vous propose un test de dépistage, faites le : j’ai testé, ça marche !
Vous avez et vous savez tout, ou presque ; vous pouvez recommencer à lire entre les lignes en attendant un petit café militant un samedi, comme je les aime : je vous le promets.
Douce et belle journée à tous, et à tout vite
Lili